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à la pratique erronée de les rendre presque identiques, quant à leur composition personnelle ; et tandis que les deux tiers du conseil exécutif étaient choisis dans une branche de la législature on n’ait pas paru sentir la convenance de prendre des membres dans l’autre ; de sorte que l’autorité exécutive a ainsi de bonne heure, cherché de l’appui plutôt dans le conseil législatif que chez les représentans du peuple ; pratique qui ayant duré sans subir de changement, jusqu’à l’époque la plus récente, ne peut qu’avoir exercé une influence défavorable sur la marche des affaires. Nous avons de plus à appeler l’attention sur la petite portion de canadiens-français nommés au conseil exécutif. On ne peut trop, suivant nous, déplorer la marche par laquelle on a choisi dans une partie de la population seulement les personnes pour remplir les charges les plus honorables et les plus remarquables du gouvernement ; et quelque naturelle que puisse avoir été la chose, dans les circonstances dans lesquelles le Canada est passé entre les mains des anglais, néanmoins, dès qu’on a eu considéré la province comme attachée à la Grande-Bretagne et les habitans comme dignes de ses institutions libres, il est difficile de trouver aucune bonne raison pour exclure, dans la pratique, une certaine classe, des emplois publics du pays. Au contraire, on avait les plus forts motifs de chercher à intéresser cette classe au gouvernement, à lui faire espérer des charges publiques, afin de l’engager à acquérir les qualités requises pour les remplir.

« Mais si l’on rendait les conseillers exécutifs responsables, non pas à l’autorité exécutive qui les nomme, mais immédiatement à la chambre d’assemblée, nous pensons qu’il en résulterait un état de choses incompatible avec la liaison entre la colonie et la mère-