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DU CANADA.

et menacer d’entrer presque dans une lutte à mort avec toute autorité soupçonnée de nourrir de la répugnance contre un plan favori.

« La Grande-Bretagne a accordé au Canada sans mesquinerie ; elle a donné à la province une constitution qui imite de près la sienne propre ; elle peut sans dureté exiger que la colonie se contente d’une forme de gouvernement dont elle se contente elle-même. Ainsi, pour ceux même qui sont convaincus que le conseil devrait être électif, nous ne pensons pas que le refus, ou le délai d’une telle mesure puisse être une raison valide d’hostilité envers le gouvernement impérial. Il ne mériterait pas de porter le nom de pays libre celui qui où il faudrait que de grands changemens s’opérassent par la réalisation forcée d’une opinion soudaine, sans permettre d’enquête, mais en étouffant toute liberté de discussion, avec une violence à laquelle tout délai paraît intolérable. »

Les débuts du parlement donneront assez de lumières sur les demandes principales dont il est parlé dans ce rapport. Quant aux finances, les commissaires recommandent la révocation, ou la suspension de l’acte des 1re et 2e de Guil. IV, comme remède ou mesure de soulagement immédiat. Malheureusement, les ministres ne goûtèrent pas ce plan, bien préférable, selon nous, ou moins sujet à objection, comme mesure temporaire, que celui auquel ils se proposèrent d’avoir recours.

Dans le troisième rapport, on lit ce qui suit concernant le conseil exécutif :

« Nous pensons qu’il est beaucoup à regretter que lorsqu’on a donné la constitution au Canada, quoique la séparation entre les deux conseils, exécutif et législatif, ait été duement reconnue, on ait toujours adhéré