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Les dernières proposition de M. Neilson ayant été adoptées, (le 10 mars), M. Bourdages soumit les deux propositions suivantes, qui étaient comme le résumé des déclarations de M. Papineau, et dont la considération fut remise au lendemain.

« 1o. La cause principale de ces abus résulte surtout de cette disposition de l’acte de la 31e Geo. III, chap. 31, qui constitue un conseil législatif, qui serait composé de membres nommés à vie par le pouvoir exécutif, en vue d’en former une partie constituante de la législature coloniale. Cette disposition a été un essai malheureux, introduit pour la première fois dans le régime colonial britannique, pour les deux Canadas seulement, par l’acte susdit, fatal au repos et à la prospérité de cette province

« 2o. Cette disposition a produit des résultats funestes en garantissant à l’exécutif provincial l’impunité dans ses plus grands écarts et n’a pu être introduite que dans la supposition erronée que l’on pouvait trouver en Amérique les élémens propres à y former une aristocratie assez nombreuse, indépendante et respectée. »

Combattant les propositions révolutionnaires et niveleuses de M. Bourdages, et répondant principalement aux diatribes de M. Papineau, le docteur Labrie fit un discours que, à cause de la modération qui y règne et du bon sens politique qui y abonde, nous regrettons de ne pouvoir pas donner en entier.

« L’honorable membre, dit M. Labrie, qui s’est attaché à nous développer les principes du gouvernement et qui l’a fait avec son éloquence ordinaire, s’est efforcé de démontrer que l’acte constitutionnel n’est rien moins que parfait, rien moins que bon et à l’entendre, cette loi ne nous a été donnée que pour faire notre malheur, et ceux qui nous l’ont donnée n’ont été