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DU CANADA.

législature à le rejeter comme étant, selon sa manière de voir, inconstitutionnel. L’année suivante, la chambre se trouva engagée avec le gouvernement dans des disputes qui la portèrent à se disperser tout-à-coup, sans avoir pris en considération la demande des subsides. L’année d’après, l’assemblée se sépara de la même manière ; car voyant que le gouverneur ne voulait pas, accorder son mandat pour ses dépenses contingentes, elle refusa de procéder aux affaires. Dans toutes ces occasions, les moyens de continuer l’administration du pays furent plutôt perdus indirectement qu’ils ne furent délibérément refusés par les représentans du peuple. La décision est maintenant prise sur son propre mérite, et les raisons qui l’ont motivée peuvent se voir dans l’adresse au roi.

« Nous sommes déjà bien avancés dans la quatrième année, depuis qu’il n’a été fait aucune allocation sur les fonds provinciaux à l’usage du gouvernement. Il est aisé de concevoir la détresse et les embarras que cet état de choses a infligés aux fonctionnaires de la province ; et pour montrer que ces souffrances individuelles ne sont pas sans danger pour le bien-être général, il suffira peut-être d’observer que les juges du pays sont au nombre de ceux qu’on a ainsi forcés à pourvoir à leur subsistance du mieux qu’ils peuvent ; après les avoir privés pendant trois ans de leurs appointemens. Les deux années précédentes, les subsides n’avaient pas été votés par l’assemblée, soit par suite de différens entre elle et le gouverneur d’alors, soit en conséquence du refus d’avancer les fonds pour le paiement de ses dépenses casuelles.

« Mais ses causes de dissention n’existent plus, et vous ne trouverez parmi les motifs assignés pour prolonger les difficulté financières, aucune plainte