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d’ajourner nos délibérations, jusqu’à ce que le gouvernement de sa Majesté, par ses actes, et surtout en conformant la seconde branche de la législature aux vœux et aux besoins du peuple, ait commencé le grand œuvre de justice et de réforme. »

En finissant, l’adresse fait remarquer que « ce n’est pas la chambre, mais le conseil législatif, qui a privé l’administration provinciale de ressources qui eussent été à sa disposition. »… Ce que tout le monde a dû remarquer surtout, dans cette adresse, c’est un désir ardent et aveugle d’innovations dangereuses ; une haine implacable contre le conseil législatif ; une crainte désordonnée (quoique peut-être bien fondée) de l’enquête de la commission royale ; une détermination désespérée, et, de plus, un suicide.

À cette adresse, ou réponse ultérieure, présentée le 3 octobre, le gouverneur répondit : « Le sentiment de mes devoirs publics, et le vif intérêt que je prends au bien-être de la province, me forcent à vous exprimer le regret sincère que me font éprouver les résolutions que vous avez adoptées. La détermination que vous exprimez de ne jamais reprendre vos fonctions pendant la durée de la constitution actuelle, prive virtuellement le pays d’une législature domestique, et le place dans une situation qui doit causer les plus grands embarras, jusqu’à ce que l’autorité suprême de l’empire puisse appliquer un remède convenable. Votre adresse sera transmise en Angleterre, sous le plus court délai possible. »

La résolution prise désespérément par la chambre d’assemblée rendait la continuation de la session impossible, et elle fût terminée le 4, par le discours suivant du gouverneur ;

« N’ayant plus lieu d’attendre aucun bon résultat du