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Le lendemain, 23, M. Morin introduisit le bill de l’agent. La seconde lecture du bill pour amender l’acte constitutionnel, faite le 24, occasionna des débats, où figurèrent, d’un côté, M. Vanfelson, et de l’autre, MM. Morin, Lafontaine et Berthelot. Mais malgré l’habileté avec laquelle M. Vanfelson fît voir le ridicule dont se couvrait une assemblée coloniale, en tentant d’amender un acte auquel elle devait son existence, ou sans lequel elle n’aurait jamais existé, il n’y eût que douze membres[1] pour voter contre le bill lors de la division.

Dans sa réponse au discours du gouverneur, présentée le 26, après avoir offert ses remercîmens de la promptitude avec laquelle le gouvernement du roi avait répondu à l’adresse votée par elle, après mûre délibération, laquelle « contenait l’expression fidèle et sincère de ses vœux, de ses opinions et de ses besoins, et était propre à lever tout doute, quant à l’esprit de libéralité dans lequel elle recevait les réformes nécessaires dans les institutions et l’administration de cette province, demandée depuis longtemps par cette chambre ; et par la masse du peuple, » la chambre, au lieu de répondre « conformément » à ce qu’a dit le gouverneur, divague, se plaint, accuse et insulte, disant entre autres choses : « Nous ôsons espérer que la réponse sera explicite et de nature à lever promptement les obstacles qui ont empêché jusqu’à présent le redressement des griefs et abus et le bien-être du pays… Nous : regarderons comme le premier et le plus impérieux de nos devoirs de travailler à faire disparaître les maux qui ont pesé et qui continuent de peser sur le peuple, et à le protéger contre les effets du système

  1. MM. Bertrand, Bowman, Clapham, Dubord, Fraser, Marquis, Power, Simon, Stuart, Taché, J. A. Taschereau, Vanfelson.