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un peu mieux qu’un peuple de voleurs et de fous,’ vous vous êtes prévalu des hauts privilèges qui vous sont confiés par vos constituans, à l’exercice desquels je n’ai conséquemment aucune objection constitutionnelle à offrir ; mais pour l’honneur de cette province, auquel, quoiqu’étranger, je suis aussi intéressé que ses habitans, je ne puis que regretter que, tandis que je recevais, de toutes parts, des adresses les plus loyales, vous, en votre qualité de législateurs, vous ayez désigné le gouvernement de sa Majesté, qui a agi dernièrement envers le Haut-Canada, avec tant de magnanimité et de désintéressement, par l’expression de ‘loi de Downing street.’ »

Après avoir exposé la conduite qu’il se proposait de tenir, sir Francis continue et termine ainsi son discours : « Je ferai tous mes efforts pour faire comprendre au peuple que l’union fait la force, et que l’esprit de parti ne produit que la faiblesse ; qu’il devrait, en conséquence, oublier toute animosité politique ou religieuse, et considérer comme ses ennemis ceux qui cherchent à tourmenter l’une ou l’autre ; que jeté largement comme il l’est sur la surface de votre pays, il devrait se rappeler avec orgueil l’histoire brillante de la mère-patrie d’où il est sorti et que, comme ses ancêtres, il devrait soutenir l’étendard britannique, qui lui donnera toujours la liberté et une protection désintéressée, que le pays étant ainsi tranquillisé, le surplus des capitaux de la métropole arrosera cette province, et que sa population changera les déserts dont elle abonde en champs verdoyants ; qu’une diffusion de ces capitaux établirait en tous lieux des marchés et d’excellentes routes, qui sont comme les artères de l’agriculture et du commerce ; qu’on devrait assurer une éducation sim-