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DU CANADA.

un mépris complet des idées et des sentimens du peuple… et que, par ces raisons, les habitans de cette province ne pourraient jamais être contens ou heureux sous mon administration. Plusieurs pétitions, qui devaient être adressées à la chambre d’assemblée, et qui, suivant les apparences, étaient envoyées par des membres de cette chambre à des particuliers, de la campagne, pour obtenir des signatures, ayant été renvoyées aux bureaux du gouvernement, j’eûs toute occasion pour me convaincre qu’on faisait des démarches pour embarrasser le gouvernement, en arrêtant les subsides, et que l’on avait même prescrit au peuple les termes dans lesquels on désirait qu’il s’adressât à ses représentants à ce sujet

« Messieurs de la chambre d’assemblée : — C’est avec surprise que j’ai appris que vous aviez jugé à propos d’arrêter les subsides. Dans l’histoire du Haut-Canada, on ne trouve pas, je crois, qu’on ait jamais eu recours à cette mesure, et comme j’étais porteur des instructions spéciales de sa Majesté, pour examiner et corriger, autant que je le jugerais nécessaire, les griefs détaillés dans votre rapport, j’avoue que je ne m’attendais point à me voir susciter cet embarras par votre chambre. L’effet de votre décision réfléchie sera sévèrement senti par tous ceux qui remplissent des charges publiques, par la cessation des améliorations dans vos routes, etc.

« Dans les plaintes que vous avez portées contre moi, dans lesquelles vous déclarez que mon ‘oreille est crédule,’ mon ‘esprit empoisonné ;’ que mes ‘sentimens sont amers,’ que je suis ‘despotique, tyrannique, injuste, et trompeur ;’ que ma ‘conduite déroge à l’honneur du roi ;’ et tend ‘à démoraliser la société,’ et que j’ai traité le peuple de ce pays comme ‘valant