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DU CANADA.

j’ajoutai au conseil exécutif trois messieurs, tous trois réformistes avoués. Avec l’assistance de ces messieurs, avec les instructions de sa Majesté devant mes yeux, et avec la détermination de rendre justice aux habitans de ce pays, j’étais persuadé que le triomphe de la réforme qu’on avait sollicitée était sur le point de se réaliser, et que les griefs dont on disait que le peuple souffrait, seraient pris en considération et réparés. Mais, à mon grand étonnement, ces messieurs, au lieu de m’aider dans l’œuvre de la réforme, avant d’avoir été un mois à mon service, s’entendirent officiellement ensemble pour tenter, d’une manière inouïe, de s’emparer de la responsabilité que je devais au peuple du Haut-Canada, ainsi qu’à notre souverain, et ils terminèrent un document formel, qu’ils m’adressèrent, à ce sujet, par une requête, demandant, si je pensais que cette démarche n’était pas convenable, et ne pouvait pas être admise, ils pussent, eux qui avaient prêté le serment de me garder le secret, s’adresser au peuple. Je dois avouer que dès l’instant où cette demande me parvint, je fus étonné, et je compris qu’il m’était impossible de consentir à l’introduction de principes nouveaux, qui me semblaient de nature à détruire l’édifice de la constitution, et à mener à la révolution plutôt qu’à la réforme.

« Sans discuter les argumens de ces conseillers, je ferai simplement observer que quand même j’aurais été disposé à leur remettre ma charge, et à n’agir qu’en obéissance à leurs avis, lors même que j’aurais voulu consentir à destituer de leurs emplois tous ceux qu’ils désapprouvaient, et à donner la préférence à ceux qu’il leur plaisait de recommander, lors même que j’aurais trouvé convenable de mettre les terres de la couronne à leur disposition, et de référer à leur décision des péti-