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de sa Majesté, car je reçus plusieurs adresses demandant des papiers et des renseignemens qui, je le craignais, pouvait exciter des troubles et ranimer des discussions anciennes.

« Je terminai dans les termes suivants ma réponse à une adresse de cette nature, du 5 février : Le lieutenant-gouverneur saisit cette occasion d’en appeler à la libéralité et au bon sens de la chambre d’assemblée, pour considérer qu’étranger à cette province, et peu au fait des différens politiques qui ont pu exister dans la métropole, il est arrivé ici dernièrement muni d’instructions dont l’objet avoué est de maintenir fermement inviolable l’heureuse constitution de ce pays ; mais de corriger avec prudence, quoiqu’efficacement, tous les abus réels. La chambre d’assemblée est profondément intéressée dans l’importance et la gravité de la tâche que le lieutenant gouverneur a à remplir, et il est persuadé qu’après réflexion, elle sera d’opinion qu’il lui convient plus de s’occuper activement des améliorations et de la prospérité future du pays, que du soin de lui rappeler le souvenir des événemens passés.

« Cet appel ne produisit pas l’effet que je m’en étais promis… Une nouvelle série de griefs fût mise devant la chambre, sous la forme d’une adresse au roi. Je la transmis sans délai au gouvernement de sa Majesté… pendant ces discussions, je m’abstins d’avoir aucune communication avec les anciens soutiens du gouvernement, parce que je voulais montrer à ceux qui se donnaient le titre de réformateurs, que je continuerais à être sans préjugés et désintéressé dans la question ; et désirant leur donner une preuve plus forte encore que j’irais aussi loin que la raison le permettrait, pour donner une juste puissance à leur parti