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l’histoire d’un Gore, d’un Maitland et d’un Colborne… Les espérances d’améliorations, données par chaque gouverneur, ont toujours été trompeuses, et la franchise nous oblige d’assurer votre Excellence, que le commencement de son administration n’a fait que rendre notre condition plus déplorable, et a jeté la nature et la stabilité de nos institutions dans un état d’incertitude alarmante. Notre condition n’ayant fait, qu’empirer avec la responsabilité de Downing Street, nous craignons celle de votre Excellence, car elle est la même en nature et en étendue. Elle est réglée par les mêmes instructions, elle a lieu en vertu de dépêches strictes, ressemblant à de l’espionnage, » etc.

Le reste est un jargon divagant dans le même genre, et les mémorialistes, parmi lesquels figurait le prêtre réfractaire et suspendu W. J. O’Grady, finissent par déclarer au lieutenant-gouverneur que s’il ne gouverne pas d’après leurs principes, il arrêtera, ou empêchera, toute soumission de leur part à son autorité. »

La majorité de la chambre d’assemblée s’était montrée animée du même esprit de parti, de faction et de révolution, sous le nom de réforme. Le discours prononcé par le lieutenant-gouverneur, le 11 avril, peut-être regardé comme un document historique.

« Vous savez très bien, dit-il aux membres des deux chambres, que la chambre d’assemblée du Haut-Canada se plaint hautement de ce qu’elle appelle ses griefs, et qu’à la fin de la dernière session, ces plaintes ayant été référées à un comité, furent, par ordre de la chambre, imprimées en forme de brochure… Un volume de 500 pages fût adressé au gouvernement de sa Majesté, qui le reçut comme contenant la totalité des plaintes du peuple de cette province… et qui détermina qu’il serait remédié immédiatement et efficacement