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DU CANADA.

qu’à l’année prochaine ? Peut-être que dans l’intervalle, l’administration actuelle nous rendra justice… Si notre attente est déçue, il nous sera libre de reprendre notre attitude première et d’y persévérer. »

Après son discours, dont nous n’avons pas rapporté la dixième partie, M. Vanfelson propose,

« Que cette chambre, voulant témoigner sa confiance dans les principes d’ordre, et de justice énoncés par son Excellence le gouverneur actuel, dans sa harangue prononcée du trône… et conservant le ferme espoir que les efforts du gouvernement de sa Majesté pour rendre pleine justice aux habitans du pays, seront continués sans relâche avec une libéralité éclairée, et suivie prochainement de succès, il est expédient de voter, tant les arrérages des dépenses du gouvernement civil que les subsides nécessaires pour les dépenses de l’année courante, eu égard, » etc.

Cette proposition était bien la plus raisonnable et la plus prudente qui pût être adoptée dans la conjoncture ; mais elle ne parut pas telle à ceux qui ayant oublié que toujours le salut du peuple devrait être la loi suprême, avaient pris pour devise : « Tout ou rien, arrive que pourra. »

Après qu’un assez long silence eût régné dans l’assemblée, M. Lafontaine se leva et prononça un discours où ne manquèrent ni l’énergie, ni le raisonnement dans le sens extrême des 92 résolutions de la chambre, mais où l’on remarque ce paradoxe, que « l’effet de la motion de M. Morin doit être de donner au gouvernement une plus grande preuve de confiance qu’on ne semblerait le faire par la motion en amendement.

M, Papineau succéda à M. Lafontaine, et parla, pendant plus de trois heures. » Son début est celui