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et seulement des griefs secondaires, ont été redressés, que les mesures les plus importantes pour le pays sont encore en discussion, et que les dernières dépêches du ministre colonial annoncent une disposition à maintenir les abus, la chambre doit continuer à garder son attitude d’opposition à ce système, et à employer le moyen constitutionnel de forcer les ministres à faire les concessions demandées, à accorder le contrôle des deniers publics et le conseil législatif électif. On ne doit pas voter la liste civile, tant que justice ne sera pas faite au pays ; mais pour fournir à, lord Gosford le moyen de faire marcher son gouvernement, et de travailler à l’œuvre de la réforme, je proposerai que la chambre se départe un peu de sa sévérité, et lui vote les subsides nécessaires pour subvenir aux dépenses du gouvernement, durant six mois… Je me flatte que nous réussirons à adopter des mesures qui conviennent à notre propre honneur et à la prospérité du pays, dont le sort nous est confié… Quant à la question des finances et à l’octroi d’une liste civile, il y a peu de doute qu’avant de nous en occuper, il faudrait que nous eussions plus d’espoir d’obtenir justice. D’ailleurs, les conditions auxquelles on voudrait que la chambre se soumit dans le vote des subsides, afin d’obtenir le contrôle des revenus, sont de nature à ne pouvoir jamais rencontrer les vues de cette chambre. La prétention de vouloir soustraire au contrôle de la chambre certains grands fonctionnaires publics déjà trop irresponsables, détruirait entièrement le système d’administration responsable que nous voulons introduire dans le gouvernement colonial. La distinction et l’appropriation de certaines sources de revenu, qu’on veut soustraire au contrôle des représentans, est une autre prétention non moins étrange, et à laquelle nous ne pouvons pas accéder. »