Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

loi[1]. Dirons-nous ici avec Horace, Risum teneatis ? ou avec Ciceron, voces sunt contumeliosœ, temerè ab irato accusatore emissœ ?

Le défaut de responsabilité suffisante et de comptabilité convenable ne fut pas une source moins féconde de divagations, et parfois aussi de déclamations. Ce défaut, réel ou prétendu, fournit à M. Neilson l’occasion de dire que, sous prétexte d’arranger nos différens avec le Haut-Canada, on a rendu permanens des actes que la législature provinciale avait faits temporaires, de manière qu’il ne restait pas à l’assemblée un contrôle suffisant sur ceux qui avaient en garde les deniers publics. M. Neilson n’explique pas comment la permanence de ces actes produisait un effet que n’aurait pas produit leur temporanéité.

M. Bourdages fait remarquer combien a été grande la libéralité de la chambre d’assemblée, pour subvenir aux frais de la guerre de 1812, et empêcher que le Canada ne passât sous le gouvernement américain. « La mère-patrie, continue-t-il, en faisant revivre, par l’acte du Commerce du Canada, des actes passés dans un moment de nécessité, a oublié tous les sacrifices que nous avons faits. »

« Nous sentons tous les jours, dit M. Cuvillier, les effets destructeurs de semblables dispositions, parceque, si l’on peut statuer pour nous, nous cessons d’avoir le droit de prélever et de retenir les subsides. Les lois que le parlement impérial a injustement faites pour nous, nous mettent dans un état contre nature : nous voyons nos coffres pleins, et nous sommes obligés de chercher à les vider, pour empêcher

  1. Lord Durham a avoué que le gouvernement n’était intervenu que deux fois, en matière d’éducation et que ce n’avait pas été à son honneur.