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Perry le savait parfaitement ; il trouvait la plus grande facilité là où le premier avait vu beaucoup de difficulté, ou même l’impossibilité ; enfin, c’était moins un témoignage contradictoire qu’une accusation indirecte. Il n’en fallut pas d’avantage pour fournir au comité spécial le sujet d’un rapport fulminant terminé par des résolutions « foudroyantes » portant en substance :

« Qu’au lieu d’agir avec bonne foi et franchise envers le gouvernement, il l’a trompé de propos délibéré et par des motifs corrompus, et a pratiqué envers lui un système de fraude et de déception propre à le déconsidérer, etc. Que, dans un examen, il a volontairement et malicieusement donné un faux témoignage, etc., et s’est rendu indigne de jouir de la confiance du gouvernement de sa Majesté, etc., et comme si l’on eût craint que ces conclusions ne fussent pas suffisantes pour rendre M, Gugy odieux ou suspect au gouvernement et au public, on voulut encore le rendre responsable de la mort d’un misérable du nom de Collins décédé dans la prison de Montréal.

La présentation de ce rapport occasionna en comité général des débats longs et animés, où MM. Papineau et Lafontaine parlèrent fortement à l’appui de la conclusion, et où M. Gugy déploya habilement les ressources de l’art oratoire pour la défense de son père ; mais l’honorable Louis Gugy pouvait dire de la majorité de la chambre d’assemblée ce qu’en avait dit M. Felton : « Depuis longtemps, ce corps nourrit, à mon égard, des imputations calomnieuses et malicieuses, » et son défenseur se trouvait dans une position désavantageuse ; la manière dont on procédait contre son père, il l’avait approuvé contre d’autres, et tout récemment contre les honorables Bowen et Felton, et il ne put rien gagner, en prétendant qu’il n’y avait pas de