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une idée de son long et virulent discours par ce qu’en dit celui qui parut s’en offenser d’avantage.

M. Bedard : « Il ne convient pas à l’honorable orateur de parler de la sorte… Les sarcasmes qu’il jette sur le pétitionnaire et sur ceux qui défendent ses droits, méritent d’être repoussés avec dédain. L’honorable orateur, qui partout et à, toute occasion, proclame pour lui-même la pureté de ses motifs et de ses actes, n’est pas disposé à accorder aux autres ce qu’il croit être son droit inhérent. Du moment que nous ôsons différer d’avec lui, nos motifs sont en butte à ses observations sévères et irréfléchies. Tantôt, c’est la crainte, tantôt, un autre motif aussi peu généreux, cherché et allégué comme la cause de notre diversité d’opinion, comme s’il était impossible de différer d’avec lui pour de bons motifs et consciencieusement. Il ne suffit pas de rendre justice ; il faut encore observer la forme et les règles de la justice. »

Les accusations pour malversations contre l’honorable W. B. Felton, commissaire des terres de la couronne, furent plus spécifiques, quoiqu’elles eussent été formulées et conduites dans le secret, par un comité spécial, et que la connaissance ne lui en fût venu que par la publication du rapport de ce comité, qui avait rempli un devoir pénible, suivant M. Gugy, en demandant de le déclarer indigne d’exercer aucune charge de profit ou d’honneur, sous le gouvernement de sa Majesté. M. Felton s’adressa au gouverneur pour, se plaindre de cette manière de procéder à son égard, et le prier de lui fournir l’occasion de repousser les accusations portés contre lui par « un corps hostile, » devant

    tous ses jugemens, datassent-ils de vingt ou trente ans, pour dire des uns qu’il les croit bons, et avouer des autres qu’ils sont mauvais et être puni pour n’avoir pas jugé autrement, ou comme aurait fait ce juge-ci ou ce juge-là.