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DU CANADA.

des griefs. Le juge Bowen n’était pas à Québec quand ces plaintes furent accueillies par la chambre, aussitôt qu’il le put faire, il demanda par pétition que l’accusateur fût requis de spécifier et particulariser ses accusations, se proposant d’y répondre, etc. M. Bedard proposa qu’il fût enjoint au comité d’exiger de M. Hart qu’il spécifiât et particularisât les accusations qu’il avait à porter contre l’honorable juge. C’était une chose à laquelle l’accusateur n’avait pas songé, et dont il était, en apparence, absolument incapable. Aussi résultât-il de la proposition de M. Bedard des débats où quelque membres, particulièrement MM. Papineau, Gugy et O’Callaglhan, parurent vouloir mettre de côté les formes ordinaires de la justice ; mais où aussi, MM. Bedard, Berthelot, Caron, Power, Vanfelson et Clapham firent voir que les sentimens de l’équité et de la convenance n’avaient pas été entièrement étouffés dans la tourmente causée par les 92 résolutions.

Pour revenir à M. Papineau, son seul but parut être de rendre odieux à ses auditeurs le juge Bowen et de le faire regarder comme coupable, censurant, en même temps injurieusement ceux des membres qui prenaient sa défense, ou qui voulaient qu’on observât à son égard quelques formes de justice.[1] On aura

  1. « On nous reproche de ne pas vouloir donner à l’accusé les moyens de se défendre : nous les lui donnons pour se défendre, mais non pour interrompre l’enquête. On dit que c’est une chose impossible et inouïe qu’il puisse se défendre contre des accusations qu’il ne connaît pas : ses actes publics, ses décisions judiciaires, auxquelles seules on peut référer, ne sont-ils pas inscrits dans les registres des cours ? Ne peut-il pas y référer, pour vérifier ou pour réfuter les accusations ?

    M. Papineau parait vouloir ici une cour d’un genre nouveau, et à procédures assez singulières, pour décider lesquelles des décisions d’un juge sont exemptes ou entachés de partialité, de corruption, de passions, etc., et de plus, vouloir obliger le dit juge à faire une humble confession, après un stricte examen de conscience, où à revoir