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Parlant de l’établissement de la Gazette de Québec publiée par autorité, M. Papineau s’exprime ainsi, suivant la Minerve, etc. : « C’est pendant que le père du propriétaire du journal qui porte ce titre s’oppose à la passation d’un bill qui rendait plus mauvaise, notre très-mauvaise constitution[1], que le comte de Dalhousie enlevait les titres littéraires d’un papier, pour le transporter à des satellites qu’il s’attachait, et qui devaient défendre ses injustices et ses violences… Ceux qui ont été victimes d’une conduite aussi arbitraire, ont été forcés de souffrir l’insulte, le vol, le dépouillement de leur propriété, sans possibilité de faire entendre leurs réclamations[2]. Chaque publication de cette gazette est un acte immoral et une violation de la

  1. « M. Bedard dit que ce qu’on paraissait le plus regretter était la perte des lumières des juges ; mais que leurs lumières ne seraient pas perdues, pour cela ; que l’on serait seulement obligé de les recevoir dans un lieu plus convenable à leur dignité, c’est-à-dire dans le conseil législatif : que c’était là leur place, suivant la constitution. » — Le Canadien du 27 février 1808.

    « J’ai à cœur autant que pas un de mes concitoyens, que leurs représentans acquièrent toute l’importance que leur confère la constitution, la dernière, la meilleure, la plus analogue à celle de la Grande-Bretagne, que la nation anglaise, dans sa libéralité, a accordée à aucune de ses colonies. » — Discours de M. Papineau en chambre, janvier 1818.

    Au diner patriotique du 7 octobre 1822, à la santé suivante, portée par le président : « Notre heureuse constitution ; nous la devons à la politique éclairée des plus grands hommes d’état dont l’Angleterre puisse s’honorer », M. Papineau se leva et prononça un discours, où il dit : « Notre excellente constitution fut, à l’époque de sa promulgation en cette province présentée à ses habitans comme l’œuvre du génie de la bienveillance ; elle fut accueillie par eux comme un bienfait inestimable. Depuis ce temps jusqu’à ce jour, les gouverneurs, le conseil législatif, la chambre d’assemblée, les tribunaux de justice, les grands jurés, toutes les autorités constituées, tout le clergé, tous les corps, tout le peuple, avaient uniformément professé le plus fort attachement pour cette constitution. Nous avions cru que ce don nous engageait à la reconnaissance envers la Grande-Bretagne… En 1822, des pygmées ont prétendu attaquer la magnifique fabrique élevée en 1791, par la main des géants. »

  2. Voir Tome II, page 242.