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suite à ces dénonciations, quelques jours, plus tard, M. E. B. O’Callaghan attira l’attention de la chambre, en répétant quelques-unes des expressions de M. Papineau, sur les parties du discours de Sir John Colborne qui regardaient le Bas-Canada. « Ces remarques nous intéressent vivement, dit-il, en tant qu’elles regardent nos efforts pour changer la constitution, qu'il dit ne devoir pas l’être. Si en disant que la constitution sera fermement maintenue on entend qu’aucun changement n’aura lieu dans la composition des conseils exécutif et législatif, il est temps que la chambre en prenne connaissance, et s’assure si de telles expressions sont autorisées, ou non. Nous nous devons à nous-même, nous devons à nos amis du Haut-Canada, qui, comme nous, désirent l’introduction du principe électif, de prendre connaissance de ces expressions ; » et il demande que la chambre se forme en comité, le 11 (jour où il devait y avoir un appel nominal,) et la proposition est agréée par 41 contre 7, malgré ce que M. Power et M. Gugy purent dire à ce contraire.

Les observations fondées, sinon opportunes, de Sir John Colborne ne déplurent pas moins aux députés niveleurs du Haut-Canada, qu’à leurs amis du Bas-Canada : « Nous regrettons profondément, » ôsèrent-ils dire, dans leur réponse au lieutenant-gouverneur, « que votre Excellence ait été avisée de commenter les affaires de notre sœur province, qui s’est trouvée engagée dans un combat long et périlleux pour obtenir une indispensable amélioration de ses institutions et du mode de son administration. Nous exprimons respectueusement, mais fermement notre respect pour ses efforts patriotiques, et nous la lavons de tout soupçon d’être la cause des dissentions et des difficultés qui existent dans le pays. »