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garantie par l’autorité du gouvernement, que par ]a formation, dans un temps de paix profonde, d’un corps armé à la demande de particuliers ; qu’une telle mesure tondrait moins à avancer les bons desseins qu’ils avaient en vue ; qu’à troubler la paix publique, qu’il était déterminé à maintenir contre toute attaque, de quelque point qu’elle vint, par tous les pouvoirs que lui donnait lu loi. »

Cette réponse fut donnée le 28 décembre. Le Herald et la Gazette déclarèrent qu’elle serait regardée comme non avenue ; que le corps de « carabiniers bretons » n’en continuerait pas moins à se former, et qu’au lieu d’être composé de 800 hommes, suivant le plan original, il le serait de 10,000, et le 7 janvier (1836), il y eût une « assemblée générale du corps des carabiniers bretons » où il fût adopté des résolutions en harmonie avec cette détermination.

Le gouverneur répondit à ces dernières résolutions par une proclamation, condamnant les procédés des résolutionnaires « comme illégaux et s’écartant des principes reconnus de la constitution, et ordonnant aux magistrats de s’y opposer, et à tous les sujets du roi d’aider ces derniers à maintenir la paix, » etc.

Un peu plus tard, lord Gosford fit faire la réponse la plus obligeante et la plus gracieuse, sans aucun mélange de regret, à une adresse où l’on donnait du gouvernement de son souverain, de tous les fonctionnaires publics, et particulièrement des administrateurs de la justice, une idée capable de faire frissonner, accompagnée de l’éloge de l’ennemi le plus acharné de ce gouvernement.[1]

  1. Le style et la teneur générale des résolutions de ses assemblées montraient évidemment que la licence de la presse, qui parvenait à son comble, avait déjà « merveilleusement » exalté les esprits et troublé les imaginations.