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DU CANADA.

droits du parlement impérial. Il en dit assez néanmoins pour rassurer les deux populations, et particulièrement celle d’origine et de langue française.

« Pour ce qui est d’une préférence inconvenante donnée à la langue anglaise sur la française… de la partialité pour la langue anglaise, il peut n’être pas oiseux de vous faire connaître que sa Majesté désapprouve la chose, et désire décourager et empêcher l’adoption de toute pratique capable de priver une classe quelconque de ses sujets de l’usage, dans les actes publics, de la langue que l’habitude et l’éducation leur ont rendue la plus familière, et si vous jugiez à propos dépasser un acte pour assurer ce droit aux habitans anglais et français de la province, j’y donnerais volontiers mon assentiment.

« Aux canadiens-français je dirai : ne craignez pas qu’il y ait aucun dessein de troubler l’ordre de société, sous lequel vous avez si longtems vécu heureux et contents. Quoique vous différiez des colons anglais des autres parties du monde, l’Angleterre ne peut qu’admirer les arrangemens sociaux qui ont transformé un petit nombre de colons entreprenans en un peuple d’agriculteurs bons, religieux et heureux, remarquable par ses vertus domestiques, sa patience dans le travail et les privations, son courage et ses prouesses dans la guerre. Nulle part ne se trouve la pensée de briser un système qui maintient une nombreuse population agricole, sans l’existence d’une classe de pauvres. L’Angleterre protégera et soutiendra ces prêtres bienveillants, actifs et pieux, dont les soins et les exemples ont créé et transmis, de génération en génération, tant d’ordre, de morale, de tranquillité et de bonheur. »

« Je dirai, en même temps, aux Canadiens d’origi-