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Majesté sur une bâse solide et durable ; car ce n’est que par ce moyen que les intérêts publics seront consultés. Lorsque je pris les rênes du gouvernement du Bas-Canada, je n’ignorais pas les difficultés qui y existaient, mais je ne désespérais pas de les pouvoir surmonter, en usant de la politique la plus strictement impartiale… Il ne me reste plus qu’à espérer, qu’à mon retour, au siége du gouvernement impérial, ayant cessé d’être officiellement lié au Bas-Canada, j’aurai le bonheur de faire plus pour son avantage qu’il n’a été en mon pouvoir de faire pendant mon administration… Les témoignages d’estime et la bonne opinion de l’association constitutionnelle de Québec, ne pourraient que m’être agréable en tout temps et sous toutes circonstances ; combien plus dois-je les apprécier, lorsque je considère les efforts qui ont été faits avec tant de persévérance pour noircir et diffamer mon caractère, du moment où je suis arrivé en Canada à venir au moment actuel, et que, pendant cet espace de temps, toutes mes actions ont été en butte à de virulentes invectives et à de basses calomnies. »

Ce dernier paragraphe était de la vérité la plus notoire et personne ne pourra douter de la sincérité du premier. Comme le comte de Dalhousie, lord Aylmer arriva à Québec mû par les meilleures intentions et avec l’idée fixe d’agir équitablement et impartialement envers toutes les classes de la population, et d’avancer, autant qu’il était en lui les intérêts de la province. Malheureusement, il ne connut pas assez tôt à quels hommes (politiques), il avait affaire, et il leur parla parfois un langage qu’ils ne voulurent pas comprendre, ou qu’ils prirent pour celui de la pusillanimité. La suspension du procureur-général, accordée timidement à leur demande, jointe au libre cours laissé à la