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une révolte survient en Canada, sont prêts à se joindre aux canadiens révoltés. Je ne ferai pas aux États-Unis l’injustice de croire qu’ils ont autorisé M. Roebuck à faire une semblable déclaration dans l’enceinte de cette chambre. Quant à la déclaration des sentimens des canadiens, j’ai aussi un mot à dire : Je me flatte que ce monsieur n’est nullement autorisé à dire que si les canadiens n’obtiennent pas tout ce qu’ils désirent, ils se révolteront : Quelque dure que soit l’alternative, j’aime mieux croire que, pour le moment, la sagesse et la prudence, pour lesquelles l’honorable membre est si renommé, l’ont abandonné, que de supposer qu’il nous a donné une idée juste de ceux qu’il s’est plu à nommer ses constituans… S’il était vrai que les canadiens, ou une partie des canadiens, eussent chargé l’honorable membre d’agir ici comme leur ministre de la guerre, moi, comme ministre du gouvernement britannique, j’irai à leur rencontre, non avec une déclaration semblable d’hostilité, mais en leur tendant une main amie et pacifique, je leur dirai : quoique nous tirions de vos menaces une nouvelle source de force,… malgré que, par vos accusations injustes, qui, à la fin, retomberont sur vous,… vous nous donniez une nouvelle preuve de votre injustice et de votre immodération, nous sommes déterminés à ne point nous écarter de la route que nous nous sommes tracée ; nous sommes déterminés à faire disparaître tout sujet de plainte. »

Quelques autres membres parlèrent dans l’un ou dans l’autre sens : l’agent de la chambre d’assemblée répliqua, en prenant un ton un peu plus modéré, mais toujours dans un langage rempli de menaces indirectes, ou de tentatives d’intimidation[1].

  1. Il dit « qu’il espérait que ses avis ne seraient pas inutiles pour prévenir les malheurs qui menaçaient l’Angleterre ; que les rensei-