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méprise, et quant aux faits, les voici : Deux messieurs furent envoyés par la chambre d’assemblée avec 92 griefs, ou actes d’accusation. Ces messieurs furent examinés et entendus patiemment sur chacune de leurs 92 accusations, et il est à remarquer qu’ils ne purent pas réussir à en prouver une seule. Le résultat de l’enquête, fût la conviction que les plaintes n’étaient pas fondées. »

M. Robinson : « J’espère qu’à l’avenir, les canadiens choisiront un avocat plus modéré et moins emporté que M. Roebuck. Jamais discours aussi inconvenant, aussi extravagant et aussi repréhensible n’a été prononcé dans l’enceinte du parlement. C’est un appel aux passions et aux craintes de la chambre, au lieu d’un recours à sa raison et à son jugement. La chambre ne devrait pas permettre l’usage d’un langage aussi injurieux et aussi inflammatoire. »

Sir Robert Peel : « Nous n’avons pas intention de mépriser les pétitions des habitans du Canada ; mais nous voulons en appeler à leurs sentimens de raison, et de justice… Je dois dire clairement aussi que nous ne prétendons introduire aucun principe nouveau de gouvernement dans les colonies… Si nous trouvons que leurs plaintes ne sont pas fondées en justice, nous nous efforcerons de mettre un terme à l’agitation actuelle. Si nous les trouvons fondées en justice, nous nous appliquerons, sans égard aux épithètes injurieuses dont on nous a accablés d’avance, à faire disparaître entièrement et pour toujours, tout sujet de plainte.

« Le membre pour Bath a jugé à propos de nous menacer que si tout ce que les canadiens demandent ne leur est pas accordé, ils sont déterminés à se révolter. Il a aussi entrepris de nous prouver que treize millions d’habitans des États-Unis, les États-Unis entiers, si