Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

humble requête au roi et au parlement impérial, en 1828, &c.

Ces propositions, dont une partie, au moins, étaient bien plutôt oiseusement accusatrices du passé qu’utilement réformatrices du présent, donnèrent lieu à l’énonciation d’idées, de vues et de sentimens dont aucun des membres de l’assemblée n’avait été jusqu’alors soupçonné, si ce n’est par l’honorable John Richardson. On vit, pour la première fois, le gouvernement de la Grande-Bretagne, sa législation, son système colonial, le gouvernement de la province, la chambre haute de sa législature, les fonctionnaires publics, en un mot, toutes les autorités constituées du pays, attaqués, dénoncés, vilipendés, à outrance et satiété, dans des débats où figurent particulièrement MM. Bourdages, Papineau, Cuvillier et Lee, et dont une partie, au moins, nous a paru historique et mériter de passer à la postérité.

Après que la chambre se fut formée en comité général sur l’état de la province, M. Bourdages dit qu’il avait à soumettre une série de propositions qui embrasserait la plupart des objets qu’on avait à prendre en considération, laquelle était que le comité eût instruction de considérer s’il ne serait pas expédient de n’accorder aucun subside, jusqu’à ce que les principaux griefs dont, depuis plusieurs années, cette province s’était plainte au gouvernement impérial, fussent redressés, c’est-à-dire ; 1o. jusqu’à ce que cette partie de l’acte de la 14e Geo. III, chap. 88, qui impose certains droits recevables dans la ci-devant province de Québec, ait été révoquée ; 2o. jusqu’à ce que les juges aient été exclus des conseils législatif et exécutif, et rendus indépendants durant bonne conduite ; 3o. jusqu’à ce qu’il ait été effectué une entière