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manière insultante et propre à détruire le respect qui devrait être dû au représentant de sa Majesté… que la conduite vindicative et les sentimens haineux de son Excellence, ont créé un sentiment universel de mécontentement contre son administration ; qu’on voit rarement des habitans d’origine canadienne-française parvenir jusqu’aux places, et que ceux d’entre eux qui y sont parvenus, ne le sont qu’après s’être aliéné les sentimens d’affection du peuple, et alliés à la minorité factieuse, opposée aux vues et aux intérêts du pays, et que même le caractère sacré de la justice a de nouveau été souillé dans sa source, par l’appel à la haute fonction de juge d’un partisan violent et passionné de l’administration du comte de Dalhousie, et d’un ennemi déclaré des lois qu’il a juré d’administrer, et par la nomination d’un nombre de commissaires choisis avec intention, à la veille d’une élection générale d’entre les partisans notoires de l’administration actuelle ; qu’un autre sujet de plainte est l’indifférence coupable manifestée par le gouverneur en chef, au sujet des tristes ravages du choléra asiatique, durant l’été dernier ; que la violation de l’acte déclaratoire (de 1778), a conduit à la juste et heureuse résistance des ci-devant colonies anglaises, (en 1776 et avant), et au démembrement de l’empire britannique ; que les dilapidations continuelles des revenus de la province sont une autre source d’alarmes pour les sujets canadiens de sa Majesté[1], et que, tout récemment, les priviléges indubitables de l’assemblée ont été de nouveau violés par le paiement des serviteurs publics ; que le peuple des anciennes colonies, quelque maltraité qu'il fût par des tentatives de taxes inconstitution-

  1. On verra plus tard quels étaient ceux qui avaient réellement dilapidé une partie considérable des revenus de la province.