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Dans le Haut-Canada, les nouvelles élections donnèrent une chambre pire que celle qui avait troublé les dernières années de l’administration de Sir P. Maitland, et la première, de celle de Sir John Colborne, résultat de la bienveillante, mais très impolitique acquiescence aux fausses représentations de M. W. L. Mackenzie[1].

Le parlement provincial fût convoqué pour le 23 février (1835) ; mais « la majorité des membres élus pour servir dans le parlement du Bas-Canada » joints à « la minorité du conseil législatif », ne crurent pas devoir attendre cette époque pour exhaler les sentimens dont ils étaient oppressés, et, réunis en convention, à Montréal, ils adressèrent à la chambre des communes d’Angleterre une « humble pétition », où, après avoir parlé des « principes vicieux qui servent de base à leurs institutions politiques, ils exposent comme addenda aux 92 résolutions », que de nouveaux abus sont venus peser sur le peuple de cette province, lesquels, s’il ne disparaissent promptement, tendront à accroître, à un degré alarmant, les mécontemens qui ont si longtems régné, et aliéneront finalement les sentimens du peuple du gouvernement d’Angleterre lui-même ; qu’au nom des griefs additionnels dont le peuple de cette province a à se plaindre,… son Excellence Matthew lord Aylmer, a été continué jusqu’à présent à la tête du gouvernement de cette province, après avoir été accusé formellement de conduite illégale, injuste et inconstitutionnelle, après qu’il a agi envers les représentans du peuple, d’une

  1. Par suite du découragement, dans lequel la dépêche du 8 novembre 1832 avait jeté les amis de la constitution et du gouvernement, et de l’espoir qu’elle avait donné aux niveleurs, il se trouva dans la nouvelle chambre douze ou treize Américains, dont on pouvait dire avec le poëte latin : Cœlum, non animum, mutant, qui transfreta currunt.