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ment dans les affaires du Canada, et qu’elle se terminera par l’indépendance et la liberté de ce pays, qui secouera la pernicieuse domination de la métropole, il soit résolu, etc., de désavouer, de la manière la plus décidée, les sentimens exprimés dans la susdite lettre, » etc.

Le Dr. Morrison, secondé par M. Leslie, fit motion en amendement, « que cette proposition soit entièrement mise de côté, et qu’il lui en soit substitué une autre, portant (en substance) « que des interprétations forcées et blâmables ont été données à la lettre de M. Hume », etc.

L’amendement fût adopté à la majorité de 12 contre 6, mais les membres de la minorité, appuyés des principaux citoyens, n’en demeurèrent pas là ; ils s’assemblèrent, et rédigèrent une adresse au roi, condamnant les démarches du maire et de la majorité du conseil de ville, et désavouant toute participation à leurs résolutions[1].

Les adresses de notre chambre d’assemblée au roi et aux deux chambres du parlement britannique arrivèrent durant la session, et le 15 avril, on voit un jeune avocat, à peine connu dans ce pays, ou du moins, dont on n’avait pas encore fait sonner le nom aux oreilles du peuple, M. John Arthur Roebuck, faire motion, dans la chambre des communes, « qu’il soit nommé un comité spécial, pour s’enquérir de l’état politique du Canada ». Qui avait induit ce jeune membre à se charger d’une tâche si au-dessus de ses forces, c’est ce qu’on ne tarda pas à deviner. Il paraît qu’il lui avait été remis une copie des 92 résolutions, qu’il les

  1. Telle était, dit-on, l’indignation publique, qu’en moins de six heures de temps, l’adresse fut signé par les deux-tiers de la population mâle et adulte de Toronto.