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AVANT-PROPOS.




« C’est la vérité que l’on cherche et que l’on doit trouver dans l’histoire : elle est faite pour instruire… Un historien est obligé de se renfermer dans les bornes de la plus exacte vérité ; c’est une loi fondamentale de l’histoire, qu’il ne doit jamais oublier : il perd la qualité d’historien, dès qu’il s’en écarte… Ce serait dénaturer, en quelque sorte, la science de l’histoire, que d’y admettre la moindre fausseté… C’est la vérité seule qui constitue son essence. » (Griffet.)

« Le fondement de l’histoire est la vérité, et ce n’est pas la rapporter fidèlement que d’en supprimer une partie… C’est une espèce de mensonge que de ne dire la vérité qu’à demi. Personne n’est obligé d’écrire l’histoire, mais quiconque l’entreprend s’engage à dire la vérité toute entière. M.de Sponde, évêque de Pamiers, après avoir donné de grandes louanges à l’historien Guichardin, ajoute : que si quelquefois il censure vivement les princes ou les choses dont il parle, c’est la faute des coupables, et non de l’historien ; il serait lui même repréhensible, s’il dissimulait les mauvaises actions qui peuvent rendre les autres plus sages, et les détourner d’en commettre de pareilles… Moyse ne dissimule ni les crimes de son peuple, ni ses propres fautes. » (Fleury).

L’écrivain partial s’étendra sur les faits qui lui plairont, et taira les autres, ou les noiera dans des déclamations ou des divagations hors de propos, comme pour jetter de la poudre aux yeux de ses lecteurs. À peine pourrait-on excuser le pamphlétaire ou le journaliste qui en agirait de la sorte, mais l’historien contemporain, quelque désagréable que lui puisse être la tâche de rechercher et de dire la vérité