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et que de cette manière on nous a jetés dans le plus pénible embarras, je désirerais savoir quels moyens on prétend nous proposer pour nous en tirer. C’est ce que j’attends de ceux qui ont fait attendre ces dépêches. »

M. Cuvillier : « Je suis surpris de ce langage de l’honorable membre : ne doit-il pas s’apercevoir que ces dépêches ne sont que le fruit des travaux de l’année dernière ? Il en est lui-même la cause, en quelque sorte ; il les a provoquées. S’il en est ainsi, ne doit-il pas être prêt à les rencontrer ? »

M. Bourdages : « On m’impute ici le fait de la majorité ; n’est-ce pas elle qui a décidé sur ce qui a été fait, l’année dernière ? » ”

M. Lafontaine, qui, ce jour-là, paraît avoir occupé l’extrême rang de l’extrême gauche, rejette tout le blâme sur le gouvernement et le ministre des colonies, et termine ainsi : « Ce n’est point à nous, qui ne voulions point de session (et conséquemment point de réponse à leur demande de l’année précédente), à prendre l’initiative, mais bien à ceux qui ont voulu siéger. C’est à eux qu’il convient de faire aujourd’hui leur devoir, comme nous voulions faire le nôtre, le premier jour de la session. »

M. Cuvillier : « Par rapport au message sur l’élection de Montréal, n’est-ce pas la chambre qui, en expulsant injustement un de ses membres, l’a provoqué ? Si M. Mondelet n’eût pas été expulsé, s’en serait-il suivi une enquête injurieuse pour le gouverneur, et par contre-coup, cette dépêche si défavorable ?… Quant aux subsides, les refuser, c’est faire un plus grand tort au peuple en général qu’aux fonctionnaires publics. Il est bien vrai que c’est le droit de la chambre de voter les subsides ; mais est-ce