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recevoir, ou persistait à maintenir son droit de recevoir des honoraires, il avait refusé de lui faire payer son salaire pour l’année 1830.

Cependant, la presse périodique devenait de plus en plus licencieuse dans quelques-unes de nos gazettes : Sir James Kempt avait été traité de renard des plus fins ; le discours d’ouverture venait d’être commenté dans le style et sur le ton des plus exaltés patriotes français de 1792 et 1793, et les messages du 23 et du 25 de février donnèrent lieu à un article, où, parmi des plaintes amères, des prévisions sinistres et de folles menaces, l’écrivain s’écrie : point de liste civile pour la vie du roi, et ôse dire : « Rien de plus beau en principe que le gouvernement de la mère-patrie ; rien de plus monstrueux en pratique. » Malheureusement, cette licence effrénée de la presse ne fut réprimée, au commencement, ni par le gouvernement, ni par le public qu’elle insultait indirectement. Nous disons malheureusement, car quelle qu’en pût être la grossièreté, l’absurdité ou la sottise, elle ne laissait pas que d’influer déplorablement sur un grand nombre de lecteurs, particulièrement sur les jeunes gens, et, qui pis est, sur une partie des membres de la chambre d’assemblée. Endè mali labes.

Le 7 mars, le comité des finances fit ce qu’il appella « Rapport en partie ».

Après avoir regretté de n’avoir pu obtenir aucun rapport détaillé de l’emploi qu’on se proposait de faire des petites sommes demandées pour dépenses contingentes, et avoir, peut-être avec raison, trouvé à redire à l’application du revenu des biens des Jésuites, le comité s’exprime ainsi :

« Tandis que votre comité n’a pu réussir à se pro-