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Le conseil législatif dit à Sir John Colborne, qu’il est très peu curieux d’examiner en détail les allégués du sieur Mackenzie, en autant que le commentaire du ministre des colonies lui donne assez à connaître qu’ils n’ont été faits qu’au mépris flagrant de la vérité, et dans un esprit de haine gratuite et invétérée contre les autorités exécutives et législatives ; que la manière condescendante et respectueuse dont ces allégués ont été accueillis, bien qu’il fût évident qu’ils insultaient toutes les autorités constituées du pays, et même le peuple, en lui attribuant des vues et des sentimens dont il n’a jamais été imbu, peut être agréable à certains individus de la province, mais que des pièces comme celles qui composent la volumineuse correspondance de M. Mackenzie avec le secrétaire d’état, ne peuvent être envisagées qu’avec le plus profond mépris par le conseil législatif, ainsi que par quiconque est ami de la vérité, et comme absolument indigne d’occuper son attention[1].

Le projet d’annexer Montréal à la province supérieure avait fourni aux deux chambres de notre législature le sujet d’une adresse, ou représentation conjointe au gouvernement d’Angleterre, et, joint à la manière indigne dont la dépêche du 8 novembre 1832, avait été traitée par MM. Boulton et Hagerman, il fournit au sieur Mackenzie un nouveau moyen d’in-

  1. « Sur plusieurs des questions discutées minutieusement dans cette dépêche, il ne règne et n’a jamais régné ni mécontentement, ni difficulté : nul habitant de cette province n’a connaissance qu’on en ait jamais parlé, ou qu’on s’en soit occupé comme de griefs ; et bien loin que les esprits en soient inquiétés, il est probable qu’on pourrait voyager d’un bout à l’autre de la province sans en entendre souffler un mot. »