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pis dans le cinquième rapport du comité des priviléges et élections, dont M. Bourdages était le président. Ce rapport fût, par sa teneur et sa diction, dérogatoire au corps qui l’adopta : on y traita « sans cérémonie », le gouverneur d’ignorant ; on l’y accusa d’avoir violé la constitution et les lois de la province, et enfreint les priviléges de l’assemblée, en empêchant pendant longtems et jusqu’à ce jour, la représentation du comté de Montréal, et l’on y dit, en dernier lieu :

« Dans ces circonstances, qui doivent détruire tout sentiment de confiance entre le gouverneur et la chambre d’assemblée, elle devrait peut-être suspendre tout procédé ultérieur et toute communication avec son Excellence jusqu’à ce qu’il lui ait fait une réparation pour cette infraction de ses droits et priviléges. La seule circonstance qui puisse l’empêcher de communiquer ces résolutions au gouverneur en chef, est l’indispensable nécessité où elle se trouve de passer un bill en vue de prévenir le retour du choléra morbus, ou d’en diminuer les ravages. »

Mais il faut retourner un peu en arrière, pour suivre la chambre dans ses débats et ses autres procédés historiques ou anecdotiques.

L’importante découverte faite en 1832, au sujet de l’acte constitutionnel en général, et du conseil législatif en particulier, l’enquête sur le 21 mai, le bill de l’indépendance des juges et celui des subsides, furent les sources les plus fécondes des dits et faits qu’il nous reste à rapporter en substance.

M. Bourdages avait découvert en 1831, et il rappela en 1833, « l’arrogance » d’une branche de la législature « qui s’arrogeait » le droit d’en constituer une autre, laissant à d’autre à trouver le terme propre à qualifier le dessein manifesté par la chambre basse de notre