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imputé à M. Ryland constitue un mépris de la chambre et une haute infraction de ses priviléges, il était assurément en son pouvoir de venger sa dignité, en infligeant à tel infracteur la punition qu’elle peut légitimement faire subir en pareille occasion. Dans le cas présent, néanmoins, la chambre parait s’être abstenue de recourir à la voie de punition contre la partie impliquée, et pour des raisons que le gouverneur ignore, elle juge à propos de s’adresser au gouverneur pour lui demander d’imposer l’extrême punition qu’il a le pouvoir d’infliger, par la destitution immédiate de M. Ryland, de tout office de profit et d’honneur qu’il peut tenir maintenant sous le gouvernement de sa Majesté. On demande par là au gouverneur d’interposer son autorité, et d’infliger une punition pour une offense commise contre la chambre d’assemblée, qui a le pouvoir de punir, (à ce qu’on doit supposer,) d’une manière proportionnée à l’offense. Pour cette raison principalement, le gouverneur refuse d’exercer l’autorité dont il est revêtu… Le gouverneur pense qu’il est nécessaire de remarquer que le document qui accompagne l’adresse de la chambre, est exclusivement criminatoire, et en l’absence de toute preuve, ou de toute pièce de la part de la partie accusée, on peut croire, (quoique le gouverneur ne puisse supposer que tel est le cas), qu’elle n’a pas été entendue. Cette circonstance aurait pu empêcher le gouverneur d’infliger à M. Ryland la punition extrême que la chambre demande[1]

  1. Dans un dernier paragraphe, lord Aylmer promet de ne pas laisser passer inapperçue la conduite de M. Ryland, et de prendre, après avoir examiné l’affaire, sous tous ses rapports, les mesures que l’intérêt du service de sa Majesté paraîtra demander. M. Ryland fut, quelque temps après, suspendu de l’exercice de son emploi pour l’espace de six mois.