Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

menaçait, selon lui, la liberté de ses membres ; il fallait arrêter le mal à son origine. »

Malgré une explication par laquelle M. Mondelet prouva qu’il ne devait pas recevoir d’émolumens comme conseiller exécutif, et qu’il n’était pas devenu comptable des deniers publics, la lecture fut accordée, et le siége de M. Mondelet déclaré vacant.

Quelque chose de plus odieux, ou de plus grave, que l’expulsion d’un membre, en vertu de simples résolutions qui même ne l’atteignaient pas[1], devait occuper oiseusement et dispendieusement une grande partie de la session. Il avait été présenté à la chambre d’assemblée une pétition de « certains habitans de Montréal », dans laquelle l’acte constitutionnel généralement, et le conseil législatif, particulièrement, étaient traités et jugés d’après les déclamations révolutionnaires de la session de 1831 et les écrits inflammatoires de la fin de cette année et du commencement de la suivante[2]. Il était aussi parlé, en général, de la dernière élection du quartier-ouest, et en particulier de la conduite, des vues et des intentions des magistrats, de Montréal, avant et après la malheureuse affaire du 21 mai, à peu près comme la Minerve s’était permis d’en parler, depuis cette époque[3]. Cette

  1. D’après même M. Neilson, qui le premier avait mis en avant ces résolutions.
  2. Dans le temps où la chambre d’assemblée examinait solennellement s’il fallait abolir le conseil législatif ou le rendre électif il était naturel que la presse discutât les mêmes questions. La Minerve et le Vindicator le firent avec liberté, mais non d’une manière offensante… Ce corps néanmoins résolut de punir pour infraction de ses priviléges, et comme libelles, des écrits qui n’avaient nullement ce caractère.
  3. Le lendemain, des électeurs, pères de familles, citoyens respectables, et propriétaires aisés,… se virent forcés de résister à la violence de ceux qui les avaient maltraités la veille, et de les