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enquête aurait pu se terminer de manière à représenter le sujet sous un autre point de vue, et nécessiter d’autres mesures, son Excellence a cru prudent de suspendre son jugement, et, dans un cas de cette nature, d’attendre en silence le résultat de tous les procédés qu’exigeaient les circonstances.

« Le gouverneur en chef, nourrissait l’espoir que cette réserve qu’il s’était imposée à lui-même pourrait servir d’exemple à d’autres, et que l’on permettrait à la loi de prendre son cours, sans s’efforcer de préjuger l’esprit public sur une enquête qui entraînait des circonstances graves, pour les parties qui y étaient concernées. Ce n’a donc pas été sans le sentiment du plus profond regret, inspiré par le désir ardent de voir les lois mises à exécution, et suivies en toutes occasions d’une manière juste et impartiale, que le gouverneur a reçu des informations, de la vérité desquelles il n’avait nulle raison de douter, qu’il s’était tenu des assemblées, dans un petit nombre d’endroits de la province, et que, dans ces assemblées, au mépris de tout principe de justice, dans un temps même où la vie de ces individus était dans le plus grand danger, d’après l’enquête judiciaire qui était commencée, les magistrats et le militaire employés sous leurs ordres, le 21 mai dernier, avaient été témérairement jugés coupables du crime odieux de meurtre. Les procédés qui ont eu lieu dans ces assemblées font naître des réflexions bien sérieuses, dans un pays où les procès pour la vie ou la mort mettent le sort des accusés entre les mains d’un corps de jurés pris indistinctement parmi le peuple.

« L’enquête désirée est maintenant terminée. Le grand-jury a absout, même de blâme, les parties accusées. Le résultat de l’enquête ayant été tel, le gou-