Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par ces mêmes hommes qui nous ont toujours haïs, et qui finiront par nous assassiner ; qu’un service de première classe soit chanté pour les victimes du 21 mai, honteusement sacrifiées à la haine de nos ennemis ; que les magistrats de Montréal, par leur conduite infâme, et par l’effusion du sang innocent, ont perdu toute la confiance du citoyen ; que l’officier-rapporteur, les magistrats et les officiers McIntosh et Temple, par leur conduite coupable ont tendu à aliéner les sujets de sa Majesté de la fidélité qu’ils ont toujours témoignée envers son gouvernement ; que depuis la session du Canada, le gouvernement anglais, trompé par des hommes qui sont nos ennemis acharnés, a tenu à notre égard, une ligne de conduite tendant évidemment à notre destruction et à notre asservissement ; qu’il nous prépare le sort des Acadiens ; que, bien que cette assemblée soit persuadée qu’un peuple ne peut commander à un autre peuple sans son consentement, et que d’ailleurs, l’oubli de nos droits et le déni fréquent de justice, de la part de l’Angleterre, ont tendu à rompre le contrat qui existe entre elle et nous, notre attachement à la constitution doit nous porter à attendre[1] », &c.

Il était aisé de voir par le style et par les expressions empruntées aux déclamations de 1831, ainsi qu’aux articles anciens et aux récits nouveaux de la Minerve, que ces résolutions étaient le fruit d’une inconcevable exaltation causée par un effroyable « débordement démagogique », et cependant, rien n’était

  1. « D’après d’autres résolutions de cette assemblée « les honorables D. B. Viger et L. J. Papineau avaient véritablement bien mérité du pays ; le peuple était animé de la plus vive reconnaissance pour MM. Tracey et Duvernay, Neilson et Parent, (rédacteur du Canadien) ; on devait aussi s’empresser de souscrire pour un journal intitulé l’Écho, qui devait paraître sous la direction de l’honorable P. D. Debartzch ; mais on devait se tenir en garde contre les papiers dont les éditeurs se montraient les ennemis acharnés, tout en se disant les Amis du Peuple. »