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de dire qu’ils avaient vu les soldats tirer sur le peuple), déclarèrent que les trois défunts avaient été tués par une décharge de fusils, tirés à balles, sur le peuple, qui se dispersait, après l’ajournement du poll. Les trois autres, tenant compte des dépositions à décharge, qui entraient dans le détail, rapportèrent que trois individus avaient été tués pendant une émeute, ou à la suite d’une émeute.

L’orateur de l’assemblée avait été constamment présent à l’enquête, « sans avoir, suivant les journaux anglais, le droit de s’en mêler, ou d’y exercer la moindre autorité », et suivant les mêmes journaux, dans la vue d’intimider, ou d’influencer les témoins, les jurés et le coroner même.

« Le Herald, dit la Minerve, fait une tirade ordurière et très virulente contre M. Papineau, parcequ’il assiste régulièrement à l’enquête du coronaire. » La Gazette de Québec, au contraire, après avoir semblé donner à entendre, dans son numéro du 24 mai, que Languedoc, Billet et Chauvin étaient des électeurs, et qu’on avait tiré sur eux pour les empêcher de donner leur suffrage au Dr . Tracey, « au moment où ils remplissaient le premier et le plus précieux de leurs droits », blâme, dans un article amphigourique du 31, les journaux anglais, de blâmer M. Papineau : « Pour le parti qu’il a cru devoir prendre dans l’enquête du coronaire, etc. », « en paraissant vouloir faire oublier que M. Papineau est avocat de profession, et qu’il a pu agir en cette qualité ».

« Intimidé » ou non par M. Papineau, le coroner n’ayant vu, ou voulu voir, comme la majorité de son jury, que le fait de mort d’hommes, fit arrêter le colonel McIntosh et le capitaine Temple, commandans du détachement envoyé au lieu de l’élection, pour meurtres