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très blâmables. « En 1757, dit un écrivain moderne, le marquis de Vaudreuil avait cherché, par leur coopération, à suppléer aux forces que le ministère ne lui faisait pas parvenir » ; mais Carleton et Burgoyne n’éprouvaient pas le même besoin. Les Sauvages furent, au reste, des auxiliaires très peu utiles au général Burgoyne, dans sa malheureuse expédition, dont les détails appartiennent exclusivement à l’histoire d Angleterre et à celle des États-Unis.

Déchargé d’un commandement qu’il avait, dit-on, ambitionné, le général Carleton put se livrer, à Québec, à des occupations plus paisibles. Le conseil législatif s’assembla, pour la première fois, au printems de cette année 1777. Seize ordonnances furent passées dans cette première session. Parmi les plus importantes est celle qui a rapport à l’administration de la justice : elle établit, 1o. une cour du banc du roi ; pour les causes criminelles seulement, et où le juge en chef pouvait seul présider ; 2o. une cour des plaidoyers communs pour chacun des districts de Québec et de Mont-réal, où trois juges devaient siéger, mais où la présence de deux était suffisante ; 3o. une cour des prérogatives, ou de vérification (probates), pour les affaires testamentaires et les successions ; 4o. une cour d’appel, que devaient former le gouverneur, le lieutenant-gouverneur, le juge en chef de la province, et des conseillers législatifs au nombre de cinq au moins.

Dans cette session fut aussi passée la première ordonnance pour régler la milice de la province. Presque toutes les clauses de cette loi portent l’empreinte du gouvernement colonial d’alors, qui malgré l’acte de 1774, ou plutôt en conséquence de cet acte, n’était autre chose qu’un despotisme militaire, préférable pourtant à la dégradation civile qui l’avait précédé. « D’après les