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de Québec, lui faisaient le plus grand honneur. Un trait qui ne l’honora pas moins, peut-être, ce fut le soin qu’il prit, après le combat, de faire chercher le corps du général Montgomery, et de le faire enterrer décemment.

Des privations que les troupes américaines éprouvèrent, après leur défaite, les rendirent turbulentes et indisciplinées ; les Canadiens eurent à se plaindre de cet état de choses, et la plupart de ceux qui d’abord avaient paru favorables à leur cause, les abandonnèrent peu à peu. Dans le même temps, un parti nombreux de volontaires canadiens, sous l’actif et loyal de Beaujeu, était stationné sur la rive droite du fleuve, et interceptait la plupart des convois destinés aux Américains.

Arnold, qui, après avoir reçu quelques renforts, s’était rapproché de la ville, fut remplacé, le 1er avril, par le général Wooster, qui, au bout d’un mois, eut pour successeur le général Thomas. Ayant reconnu d’abord, qu’avec le peu de troupes qu’il avait, il ne pouvait prolonger le siége d’une ville où allaient arriver des convois maritimes, dont on avait déjà signalé l’apparition dans le lit inférieur du fleuve, Thomas voulut du moins faire une nouvelle tentative pour s’emparer de la place, avant que les chances lui devinssent encore plus contraires. Le projet d’incendier les vaisseaux du port, et de donner aussitôt l’assaut à la ville, devait s’exécuter le 8 mai ; mais un brulot dirigé contre les vaisseaux anglais ayant été lui-même consumé, avant d’avoir pu les atteindre, la flotte fut préservée, et la surprise et l’assaut ne purent avoir lieu. Les Américains se retirèrent dans leur camp, et deux jours après, ils commencèrent à évacuer leur position. Une sortie, que fit le gouverneur, avec l’élite de sa garnison, les surprit, au milieu de ce mouvement, et précipita leur retraite. Ils laissèrent en arrière leurs munitions et leur bagage ;