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l’organisation et l’armement de la milice. Arnold arriva à la Pointe-Lévis, le 9. Le lendemain, il y eut chez le lieutenant-gouverneur un conseil de guerre, où il fut résolu qu’on tiendrait ferme, et qu’on se défendrait, tant qu’il resterait quelque espoir de le faire avec succès. Les Américains ne purent traverser de la rive du sud à celle du nord que dans la nuit du 13. Leur descente se fit à l’ouest du Cap aux Diamans. Arnold gravit les mêmes escarpemens que Wolfe avait gravis, dans la guerre précédente, et il se porta comme lui sur le plateau des hauteurs d’Abraham ; mais il avait perdu l’occasion de surprendre la place, et il n’avait pas assez de troupes pour l’attaquer de vive force. Après avoir occupé momentanément quelques positions, au voisinage de la ville, il se détermina à remonter la rive gauche du fleuve jusqu’à la Pointe aux Trembles, pour y attendre Montgomery. Le général Carleton, qui avait débarqué en cet endroit, venait d’en repartir, lorsqu’Arnold y arriva.

Le général approuva ce que M. Cramahé avait fait, en son absence ; mais apprenant que plusieurs des habitans refusaient de s’enrôler comme miliciens, il menaça de faire sortir de la ville tous ceux qui ne voulaient pas prendre les armes pour sa défense, et cette menace fut suivie de l’effet qu’il en attendait. Il profita de l’éloignement des ennemis pour approvisionner sa garnison de tout ce qui devait lui être nécessaire, pendant le siège qu’elle allait avoir à soutenir.

Montgomery arriva à la Pointe aux Trembles, le 1er décembre, avec quelques centaines d’hommes seulement. Il s’approcha de Québec, et le 3, il envoya sommer le gouverneur de se rendre ; mais loin d’admettre son parlementaire dans la ville, on tira, ou l’on feignit de tirer sur lui : sa lettre, apportée au gouverneur par une