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quelle est la marche adoptée à présent pour l’éducation de la jeunesse, et si par quelque changement dans cette marche, on ne pourrait pas parvenir au même but plus efficacement pour l’avantage général de la province, et avec l’approbation plus générale de la masse des habitans. Il conviendra aussi d’examiner si on ne pourrait pas accroître le revenu lui-même, par la mutation de la tenure féodale par laquelle je suppose que ces biens sont à présent régis. »

Dans le cours de l’été, plusieurs des officiers destitués par le précédent gouverneur furent de nouveau commissionnés, et en plusieurs cas, promus[1].

  1. Le comité spécial auquel « avait été renvoyée la partie du discours de son Excellence relative à l’organisation de la milice », rapporta un projet d’acte, mais « il n’était pas d’opinion qu’il fût passé en loi dans cette session ». Il recommandait d’introduire, en attendant, un bill semblable à celui qui était expiré, le 1er de mai 1827, et d’y insérer une clause pour déclarer nulles toutes les commissions de milice émanées postérieurement à la date ci-dessus ; mais qui déclarerait valides toutes les commissions émanées antérieurement, et comme elles étaient à cette date, pour être en pleine force, jusqu’à ce qu’il y fût autrement pourvu par le gouverneur », &c. Telle était aussi la teneur du projet d’acte rapporté*. Nous nous rappelions avoir entendu fredonner dans le temps, par un des officiers qui devaient être ainsi sans cérémonie mis à la porte, des couplets qui finissaient par ce refrein : « Bon, bon, bon, le brave N…n — n’y va pas de main morte. »

    « Dans l’état de mécontentement qui régnait dans la province, en conséquences de nombreuses destitutions qui avaient eu lieu dans la milice, dans les années 1827 et 1828, dans lesquelles destitutions plusieurs des membres d’influence de la chambre étaient inclus, on ne pouvait guère s’attendre que le comité considérât absolument sans passion le sujet qui lui était ainsi renvoyé ; et vous observerez dans la copie imprimée du rapport qu’il a fait à la chambre, que j’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint, qu’il a pris occasion, dans ce rapport, de faire des réflexions très sévères sur ces destitutions, déclarant qu’en conséquence de cette mesure, on était généralement dans le pays sous l’impression que la possession de commissions de milice devait assujétir les officiers à se plier à des vues politiques, et consignant sa propre conviction qu’on avait eu recours à la mise en force des ordonnances de milice de 1787 et 1789 pour donner effet à ce systême. » — Extrait d’une dépêche de Sir James Kempt à Sir George Murray.

    * Le bon-sens politique du conseil législatif prit les devans, pour épargner à notre législation ce contre-bon-sens.