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étaient parvenus à resserrer les liaisons de la Baie d’Hudson et de la Nouvelle York. Les fourrures avaient doublé de valeur en Europe, tandis que les objets qu’on donnait en échange n’avaient que peu augmenté de prix. Il y a pourtant à douter que ce commerce fût, tout bien considéré, plus profitable que nuisible à la colonie : il est du moins certain qu’il faisait un tort considérable à sa population et à son agriculture, en lui enlevant, tous les ans, un grand nombre d’individus, particulièrement de la classe agricole, qui allaient passer leur jeunesse dans les contrées sauvages, y périssaient, ou n’en revenaient que dans un âge avancé et avec une santé délabrée.

Sir Guy Carleton ayant obtenu la permission de passer en Angleterre, en 1770, M. H. T. Cramahé prit les rênes de l’administration, comme président du conseil, et fut nommé, l’année suivante, lieutenant-gouverneur de la province.

Le gouverneur Carleton avait souvent témoigné le désir de voir la Coutume de Paris abrégée et rédigée d’une manière mieux adaptée à l’usage du Canada. L’ouvrage fut fait par MM. Cugnet, Juchereau, Pressard et autres, et révisé par Sir James Marriot, avocat-général, et MM. Turlow et Wedderburne, le premier procureur-général, et le second, soliciteur-général d’Angleterre. Il fut ensuite publié à Québec, sous le nom de M. Cugnet, son principal rédacteur[1].

Un voyage fait en 1746 et 47, par le capitaine Ellis, de la marine anglaise, pour la découverte du passage du Nord-ouest, avait laissé croire à la possibilité de trouver enfin ce passage. En 1769, la compagnie de la Baie d’Hudson commissionna Samuel Hearne, pour faire un voyage à l’océan septentrional, afin de découvrir les

  1. M. Cugnet est auteur d’autres ouvrages, sur les lois du pays.