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ment et cordialement, une série de résolutions rédigées d’avance, avec une violence inouïe, malgré tout ce qui avait déjà été publié dans ce genre[1]. En se rendant à cette assemblée, le rédacteur et l’imprimeur du Canadian Spectator furent arrêtés de nouveau, pour « libelle » contre le gouvernement et le grand-jury de la dernière cour d’Oyer et Terminer[2]. À cette assemblée du 18 décembre, il fut recommandé aux campagnes de former des comités de comtés et de paroisses, de rédiger des résolutions et des adresses conformes à celles qui leur étaient transmises, et de les envoyer au comité de Mont-réal ; &c. L’expérience acquise en 1822, et encore tout récemment, rendait ces procédés on ne peut plus faciles ; de sorte que « le parti populaire », ou plutôt de la majorité de la chambre d’assemblée, put « faire prévaloir ses opinions sur l’état actuel des affaires[3] ».

Des résolutions de l’assemblée du 18 décembre provint une pétition au roi et aux deux chambres du parlement, qui pouvait être regardée comme un coup désespéré, ou du moins comme un acte d’accusation contre le gouverneur, rédigé sous l’influence de l’irritation, pour ne pas dire de la colère, parvenue au plus haut degré. Lord Dalhousie y était accusé d’avoir,

  1. They “had been prepared by a special committee”, and “the whole were adopted without a dissenting voice, and with the expression of very strong and deep feeling. — Canadian spectator.
  2. Le lendemain, M. Waller prouvait par le paragraphe suivant, que l’administration voulait éteindre la liberté de la presse : Another attack has been made on the liberty of the press, and on the rights and immunities of British subjects. When we reflect on the miserable folly which has indelibly marked the present administration ; when we consider the indiscretion and passion which it has exhibited ; when we call to mind what the interest of the country has suffered, what its feeling, its rights, its representative body, its constitution have endured, we cannot be surprised at the attempt now made to extinguish the press, at least to silence every press that in not in the pay of the administration or submissive to it.
  3. M. Perrault.