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ciable à la législation, au commerce, &c., de la province ; qu’entre les pouvoirs inconstitutionnels que s’était arrogés l’assemblée était celui de nommer son président, indépendemment de l’approbation du roi ; que dans cette circonstance sans exemple, le gouverneur avait agi avec une sagesse et une fermeté bien en harmonie avec son caractère élevé, et avec les égards dûs à la dignité de la couronne, et au bien-être du peuple. »

En répondant à cette adresse, le gouverneur dit, entre autres choses ; qu’il considérait comme rien la tendance funeste des mesures adoptées, depuis quelques années, dans la chambre d’assemblée provinciale, quoique l’effet de ces mesures fût depuis longtems senti dans la stagnation des améliorations publiques, quand il les comparait à la tentative andacieuse qu’elle avait faite récemment contre une des prérogatives royales, qui n’était pas un droit douteux, ni une simple formalité de mots vides de sens, mais une prérogative indubitablement établie et universellement reconnue : contestée une fois, à une époque reculée, dans le parlement britannique, et quelquefois dans les assemblées coloniales, elle a toujours été clairement établie, et fermement maintenue… Mon devoir est bien simple, et je vous prie d’être assurés que je m’étudierai à maintenir avec fermeté la prérogative de la couronne, tout en respectant aussi scrupuleusement les droits du peuple. »

L’assemblée des partisans de la majorité de la chambre élective, eut lieu à Mont-réal, le 18 décembre, sous la présidence de M. Jules Quesnel. M. Viger et M. Cuvillier y parlèrent, le premier en français, et le second, en anglais, avec une énergie et une véhémence extraordinaires, contre l’administration, et au soutien de la conduite de la chambre ; et il y fut adopté, unanime-