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présentant du roi, pour son approbation, est fondée sur un usage seulement, et que son approbation a toujours été pareillement une chose d’usage ;

Enfin, « que la chambre persiste dans son choix ».

Ces propositions furent adoptées ; M. Papineau, qui était descendu du fauteuil, y fut reconduit, et les membres de la minorité se retirèrent. M. Vallières proposa qu’il fût présenté au gouverneur une adresse fondée sur les résolutions ci-dessus ; et le lendemain, il fut député, avec d’autres membres, pour savoir de son Excellence, quand il lui plairait de recevoir la chambre avec son adresse. Il leur fut répondu, qu’on ne pouvait recevoir, de la part de l’assemblée, ni message ni adresse, avant qu’il y eût un orateur de nommé, avec l’approbation de la couronne. Le soir du même jour, le parlement fut prorogé au 3 Janvier suivant.

La nouvelle de « ces fâcheux évènemens se répandit bien vite dans toutes les parties de la province, et y excita une alarme générale… Les papiers publics se remplirent plus que jamais d’écrits, les uns assez bons, d’autres très médiocres, et enfin quelques uns très mauvais[1] ».

« Une singularité bien frappante s’offrait alors à la considération du public. On voyait, on ne saurait dire pour quelle raison, M. Papineau en butte à tous les traits de l’envie[2]. »

Les traits lancés à M. Papineau, par les journalistes

  1. M. Perrault.
  2. Le Spectateur Canadien, qui ajoute : « Il est plus que ridicule de voir un gouverneur livré à des craintes aussi puériles, et oublier à ce point sa dignité. » — La Gazette de Québec, « publiée par autorité », n’avait pas encore dit, pourtant, en parlant de la persistance de l’assemblée, et de la prorogation du parlement, que « tel avait été le dénoûment d’une scène qui, sans la fermeté du chef de l’administration, aurait immanquablement conduit à une révolution dans cette province ».