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de la colonie une malveillance qu’il n’avait pas, du moins pour la masse de la population, auraient pu croire ces droits et ces libertés compromis à un haut degré. L’anxiété de plusieurs de nos compatriotes aurait pu être grande alors, si la conduite du peuple n’avait pas été ce qu’elle fut généralement, propre à les rassurer.

Un ordre général de milice, du 12 septembre, portait, « Que son Excellence s’empressait de faire connaître aux bataillons de milice du Bas-Canada ses sentimens, au sujet de certains procédés récents, qui intéressaient vivement leur réputation de fidélité et leur honneur ; que les actes temporaires de milice étant expirés, on avait notifié aux miliciens, que les anciennes ordonnances permanentes étaient en vigueur ; qu’il ne manquait pas de personnes mal disposées pour répandre des doutes ; qu’à ces doutes on avait ajouté des faussetés et des calomnies grossières sur les intentions du gouvernement, toutes tendant à créer le mécontentement dans la province, mais plus particulièrement à engager les miliciens à objecter et désobéir aux ordres donnés, conformément à ces ordonnances, pour les revues ; que son Excellence avait vu avec une grande satisfaction que tous les efforts des malveillans avaient complètement manqué de réussir à troubler la disposition naturelle du peuple à l’ordre et à l’obéissance ; qu’à l’exception de quelques personnes revêtues de commissions, les revues de juillet et d’août avaient été plus nombreuses qu’à l’ordinaire ; que ce lui était, en conséquence, un devoir bien agréable d’offrir le témoignage de sa plus vive reconnaissance en approbation de cette conduite, par laquelle les miliciens avaient montré leur fidélité et le sentiment qu’ils avaient de leur devoir ».

Mais en même temps que le gouverneur « donnait la récompense de ses louanges à ceux qui l’avaient si bien méritée, il comprenait que son devoir lui commandait