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doyen des conseillers, comme président, ou administrateur du gouvernement.

Le brigadier-général Guy Carleton, nommé lieutenant-gouverneur et commandant en chef, en remplacement du général Murray, arriva à Québec, dans le mois de septembre de cette année 1766. Un des premiers actes du nouveau gouverneur fut de rayer de la liste des conseillers le lieutenant-colonel Irving, son prédécesseur dans l’administration du gouvernement, et M. Adam Mabane. D’autres conseillers avaient été nommés par le roi, probablement à sa recommandation, et il ne consultait qu’une partie de ceux de la nomination de M. Murray ; sur quoi, quelques uns des membres de ce corps crurent devoir lui présenter une espèce de mémoire ou de remontrance. Ils lui disaient que « cette pratique, si elle était continuée, pourrait avoir de mauvaises conséquences ; qu’ils ne pouvaient partager l’opinion, erronée suivant eux, qu’un ordre (mandamus) d’Angleterre pût suspendre les nominations au conseil faites par le général Murray, persuadés que sa commission et ses instructions l’autorisaient à constituer un conseil, et à faire choix de tels individus qu’il jugerait à propos, pourvu que le roi ne désapprouvât pas leur nomination ; que comme le nouvel établissement pour la province avait été accompagné de beaucoup de difficultés, ils croyaient avoir des titres à quelques égards ; qu’ils ne contestaient pas au roi la prérogative de pouvoir augmenter le nombre des conseillers, mais qu’ils croyaient avoir droit de siéger au conseil, et d’y avoir la préséance ; que si par la constitution, ou les usages des colonies, le nombre des conseillers était limité, la nomination d’un particulier au conseil ne devait être regardée que comme un ordre de l’y admettre, pourvu qu’il y eût une vacance. »