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tés avec toute la diligence et toute l’attention qu’exigeaient les conjonctures où se trouve la province… Il ne me reste plus qu’à vous offrir mes sincères remercîmens de vos labeurs assidus. Les espérances que je vous exprimais naguère ont été pleinement réalisées, et je pense qu’il doit vous être agréable d’être assurés que je regarde le résultat de cette session comme vous faisant honneur, et devant être utile à votre pays ».

Depuis qu’un changement dans la constitution du Canada avait été projetté, le gouvernement colonial du Bas-Canada, qui, sans l’avouer ouvertement, paraissait incliner vers ce changement, avait voulu avoir un organe officiel, soit pour avancer ses vues, soit pour défendre ses mesures. La commission d’imprimeur du roi avait été offerte à M. John Neilson, propriétaire de la Gazette de Québec, qui, dorénavant, serait publiée « par autorité ». M. J. Neilson avait refusé la commission pour lui-même, mais il avait fait des arrangemens avec son fils, M. Samuel Neilson, afin qu’il pût l’accepter. La Gazette de Québec, en devenant gazette du gouvernement, devait parler en faveur de l’Union : elle le fit, en effet, mais faiblement, jusqu’à ce que quelques articles, qui n’étaient pas dans ce sens, et qui furent attribués au père de l’imprimeur royal, eurent déplu à l’administration. Trouvant qu’on ne la soutenait point, ou qu’on la soutenait mal, cette administration pensa à un autre arrangement : après une correspondance infructueuse avec M. Neilson, fils, elle établit une nouvelle « Gazette de Québec, publiée par autorité », et en confia la rédaction à M. John Charlton Fisher, un des rédacteurs de l'Albion de New-York. M. S. Neilson, se croyant lésé, intenta une action contre M. Fisher ; mais il fut débouté. La Gazette de Québec, devenue plus que jamais indépendante, par la perte des avis, ou annonces