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près indifférentes, et qui n’avaient eu de l’éclat que dans l’enceinte des chambres législatives.

Ce fut avec autant d’anxiété que d’étonnement qu’on apprit en Canada, ce qui se passait, ou allait se passer, dans le parlement britannique. Les journaux anglais, ceux de Mont-réal en particulier, commencèrent à parler de l’union projettée comme d’une chose désirable, et qui allait certainement avoir lieu. Le Spectateur Canadien et la Gazette Canadienne, particulièrement le premier, débutèrent énergiquement et rationnellement contre la mesure ; donnèrent l’éveil à la population d’origine française, dont les institutions, les lois et la langue même étaient menacées d’extinction par le projet des ministres britanniques. Bientôt pourtant, on apprit qu’en conséquence de l’opposition énergique et raisonnée de quelques membres des communes, et particulièrement de Sir James M’Intosh, les ministres avaient retiré leur projet de loi, à l’exception de la partie qui avait rapport à la tenure des terres du Bas-Canada, et aux relations de commerce et de finances entre cette province et le Haut-Canada ; et cela, afin de donner aux habitans des deux provinces le temps et l’occasion d’exprimer et faire connaître leurs sentimens, au sujet de la mesure.

La première assemblée publique contre l’Union eut lieu à Mont-réal, le 7 octobre (1822), sous la présidence de M. Louis Guy. M. D. B. Viger, membre de la chambre élective, d’une éloquence érudite et féconde, y fut le principal orateur. Il y fut nommé un comité de dix-huit des plus influents d’entre les Canadiens de la ville et du district[1], conseillers législatifs, seigneurs

  1. MM. Louis Guy, Charles de Saint-Ours, P. D. Debartzch, L. R. C. Chaussegros de Léry, C. M. de Salaberry, L. J. Papineau, D. B. Viger, François Desrivieres, Jean Bouthillier, Joseph